Le 19 février 2024, le constructeur chinois BYD a lancé une nouvelle version de sa voiture économique Qin, réduisant son prix de 20 %, le portant à 79 800 yuans (environ 10 900 euros). Cette baisse tarifaire a déclenché une réaction en chaîne parmi les autres acteurs du marché automobile chinois, contraints de s’adapter pour rester compétitifs dans un secteur de plus en plus concurrentiel, alors que la Chine représente le plus grand marché automobile mondial.
Plusieurs constructeurs ont rapidement ajusté leurs tarifs. SAIC-GM-Wuling, une coentreprise entre General Motors et des partenaires chinois, a annoncé une réduction de 6 000 yuans (environ 830 euros) sur sa berline hybride rechargeable Wuling Starlight, dont le prix passe de 105 800 à 99 800 yuans (environ 13 800 euros). De son côté, Changan Automobile, un constructeur public, a abaissé le prix de départ de son modèle Qiyuan A05, une hybride rechargeable similaire, de près de 90 000 à 73 900 yuans (environ 10 100 euros). La baisse la plus spectaculaire provient cependant de Hozon Auto, plus connu sous la marque Neta, qui a réduit le prix de son SUV compact Neta X de 20 000 yuans (environ 2 700 euros). Le fabricant basé dans le Zhejiang a également introduit une nouvelle version moins chère à 99 800 yuans, soit 5 000 yuans de moins que les modèles existants.
Ces ajustements tarifaires reflètent une stratégie agressive de BYD, qui domine déjà le marché des véhicules électriques en Chine grâce à des prix compétitifs et une production à grande échelle. La pression exercée par le géant chinois pousse les concurrents à revoir leurs marges ou à innover pour éviter de perdre des parts de marché. Cette guerre des prix intervient dans un contexte où les consommateurs chinois, confrontés à une économie en ralentissement, deviennent plus sensibles aux coûts, tout en exigeant des technologies toujours plus avancées, comme les systèmes d’assistance à la conduite ou une autonomie accrue.
Les analystes soulignent que cette tendance pourrait s’étendre à d’autres segments du marché, y compris les véhicules thermiques, et même influencer les constructeurs étrangers présents en Chine. Alors que les ventes de véhicules neufs énergétiques (NEV) continuent de croître – la Chine représentant 68 % des ventes mondiales entre janvier et août 2025 –, la compétition s’intensifie, obligeant les marques à optimiser leurs coûts tout en maintenant la qualité. Certains observateurs craignent cependant que cette course aux prix ne fragilise les petits acteurs, moins capables de supporter des marges réduites, et n’accélère la consolidation du secteur autour de quelques géants comme BYD, Tesla ou les coentreprises étrangères bien établies.