Lors d’une visite symbolique à l’usine Irvin de US Steel, située à West Mifflin en Pennsylvanie, le 30 mai 2025, le président américain Donald Trump a mis en avant le rôle croissant de l’intelligence artificielle (IA) dans la relance économique des États-Unis. Ce déplacement s’inscrit dans une stratégie plus large visant à souligner les progrès technologiques comme levier de croissance, notamment dans les secteurs industriels traditionnels en déclin. L’usine, historiquement dédiée à la production d’acier, illustre cette transition en intégrant désormais des systèmes automatisés et des algorithmes d’IA pour optimiser la chaîne de production, réduire les coûts et améliorer la compétitivité face à la concurrence internationale.

L’adoption massive de l’IA aux États-Unis s’accompagne d’une transformation profonde des emplois et des compétences requises. Les entreprises, soutenues par des incitations fiscales et des subventions fédérales, investissent massivement dans des outils capables d’analyser des données en temps réel, de prédire les pannes industrielles ou encore de personnaliser la production. Cependant, cette révolution technologique suscite des inquiétudes quant à l’emploi, avec des syndicats et des économistes alertant sur le risque de suppression de postes peu qualifiés. Trump, pour sa part, a insisté sur la création de nouveaux métiers liés à la maintenance des systèmes intelligents et à la cybersécurité, tout en promettant des programmes de reconversion pour les travailleurs affectés.

Le gouvernement fédéral a par ailleurs accéléré ses partenariats avec les géants technologiques, comme Microsoft, Google ou Nvidia, pour développer des infrastructures dédiées à l’IA, notamment des centres de données et des réseaux de calcul haute performance. Ces collaborations visent à maintenir la suprématie américaine dans un domaine où la Chine et l’Europe progressent rapidement. Lors de son discours, Trump a évoqué un plan de 200 milliards de dollars sur cinq ans pour moderniser les usines et former une main-d’œuvre adaptée aux défis de l’ère numérique, tout en renforçant les mesures de protection des données industrielles contre les cyberattaques étrangères.

Cette dynamique économique, bien que porteuse de croissance, révèle aussi des fractures régionales. Les États traditionnellement industriels, comme la Pennsylvanie ou l’Ohio, bénéficient d’un regain d’activité grâce à ces innovations, tandis que d’autres régions, moins équipées en infrastructures technologiques, peinent à suivre le rythme. Les critiques pointent un risque d’aggravation des inégalités, d’autant que les gains de productivité générés par l’IA profitent surtout aux actionnaires et aux cadres supérieurs. Malgré ces défis, l’administration Trump présente l’IA comme un pilier central de sa politique économique, capable de redonner aux États-Unis leur leadership manufacturier tout en préparant le pays aux enjeux géoéconomiques du XXIe siècle.