Un nombre croissant de jeunes adultes âgés de 18 à 30 ans se tournent vers l’intelligence artificielle pour trouver un soutien émotionnel, voire une forme de thérapie informelle. Cette tendance s’explique par plusieurs facteurs, notamment la facilité d’accès, l’absence de jugement et la disponibilité permanente des outils basés sur l’IA. Contrairement à un professionnel de santé mentale, ces systèmes répondent instantanément, sans rendez-vous ni contraintes horaires, ce qui séduit une génération habituée à la rapidité des échanges numériques.
Les utilisateurs décrivent souvent ces interactions comme rassurantes, car l’IA offre une écoute active, pose des questions pertinentes et reformule les préoccupations pour aider à clarifier les pensées. Certains jeunes soulignent aussi le soulagement de pouvoir exprimer des angoisses ou des doutes sans craindre les réactions d’un humain, qu’il s’agisse de honte, de malentendus ou de stigmatisation. Pourtant, cette pratique soulève des questions sur les limites de l’IA, incapable de remplacer une écoute empathique profonde ou un diagnostic professionnel.
Malgré ses avantages, ce recours à l’IA comme confident comporte des risques. Les réponses générées, bien que cohérentes, restent fondées sur des algorithmes et des données génériques, sans réelle compréhension des nuances émotionnelles individuelles. Certains utilisateurs rapportent une dépendance progressive à ces outils, au détriment de relations humaines ou d’une prise en charge adaptée. Par ailleurs, la confidentialité des données partagées avec ces plateformes reste un sujet de préoccupation, surtout lorsque les conversations abordent des thèmes sensibles.
Enfin, cette tendance reflète un besoin plus large de solutions accessibles en santé mentale pour les jeunes adultes, souvent confrontés à des barrières financières, géographiques ou culturelles pour consulter un psychologue. Si l’IA peut jouer un rôle complémentaire en offrant un premier filet de sécurité, les experts insistent sur l’importance de ne pas la considérer comme une alternative définitive. L’enjeu réside dans l’équilibre entre innovation technologique et accompagnement humain, afin de garantir un soutien à la fois immédiat et qualitatif.