La Chine s’apprête à franchir une étape majeure dans le développement de son internet par satellite en délivrant prochainement des licences commerciales, marquant ainsi le début d’une phase opérationnelle concrète. Cette avancée survient après une série de lancements intensifs menés par le China Satellite Network Group entre fin juillet et mi-août 2023, au cours desquels cinq missions successives ont permis de placer 72 satellites en orbite basse. Bien que ce déploiement représente une progression significative, le réseau reste encore loin d’offrir une couverture mondiale comparable à celle de Starlink, en raison d’un nombre insuffisant de satellites et de la nécessité d’améliorer les terminaux utilisateurs.

Les autorités chinoises estiment qu’il faudra encore deux à trois ans pour atteindre un niveau de performance et de couverture équivalent à celui du système américain. En attendant, les services disponibles sur le territoire national s’appuient principalement sur des satellites à haut débit comme APSTAR-6D et Zhongxing-26, qui ciblent avant tout des applications professionnelles et sectorielles. Ces infrastructures permettent déjà de répondre à des besoins spécifiques, notamment dans les domaines de la communication sécurisée, de la logistique ou des zones isolées, mais leur accessibilité pour le grand public reste limitée.

L’objectif à moyen terme est de démocratiser l’accès à l’internet par satellite en Chine, en élargissant progressivement les capacités du réseau et en optimisant les technologies associées. Toutefois, ce processus dépendra non seulement de l’augmentation du nombre de satellites en orbite, mais aussi de l’évolution des terminaux, dont le coût et la performance conditionneront une adoption massive par les particuliers. Cette stratégie s’inscrit dans une volonté plus large de réduire la dépendance aux technologies étrangères et de renforcer la souveraineté numérique du pays, tout en stimulant l’innovation dans le secteur spatial.