Les réseaux IoT, conçus pour supporter des millions d’appareils, montrent déjà des limites face à des milliers de connexions simultanées. Un exemple frappant s’est produit lors d’une microcoupure de courant dans un quartier : 10 000 compteurs intelligents ont perdu leur liaison et tenté de se reconnecter en même temps. Résultat, près de 75 % d’entre eux ont échoué à rétablir la communication. Le problème réside dans le canal RACH (Random Access Channel), un goulot d’étranglement où les dispositifs entrent en collision en cherchant à accéder au réseau de manière aléatoire et simultanée.
Pour remédier à ce chaos, Maxim Kniazev, ingénieur système senior chez K2 Cybersécurité, a développé une solution basée sur cinq agents d’intelligence artificielle. Chacun joue un rôle spécifique : le premier anticipe les pics de charge, le second attribue des créneaux temporels pour éviter les chevauchements, le troisième ajuste la puissance d’émission pour limiter les interférences, le quatrième classe les appareils par type de priorité, et le cinquième optimise la consommation énergétique des batteries. Grâce à cette approche dynamique, le taux de collisions a chuté de 26 % à 7 %, tandis que la consommation d’énergie a baissé de 35 % et le taux de reconnexion réussie a atteint 96 %, contre des performances bien inférieures avec les méthodes statiques traditionnelles.
L’efficacité de ce système repose sur une coordination intelligente qui remplace les protocoles rigides. En analysant en temps réel les schémas de trafic et les besoins des appareils, les agents IA redistribuent les ressources de manière adaptative. Par exemple, lors d’un pic de demande, ils retardent les reconnexions non critiques ou réduisent la puissance des signaux pour désengorger le canal RACH. Cette flexibilité contraste avec les solutions classiques, où les paramètres sont fixes et ne s’adaptent pas aux fluctuations du réseau. Les résultats démontrent que l’IA peut transformer des infrastructures IoT initialement vulnérables en systèmes résilients, capables de gérer des scénarios de masse sans saturation.