Electronic Arts (EA), célèbre éditeur de jeux vidéo comme Battlefield et EA Sports FC, a accepté d'être rachetée pour 55 milliards de dollars par un consortium d'investisseurs composé du fonds Silver Lake et du fonds souverain saoudien PIF, ce dernier détenant déjà 10% des actions. Cette opération, qui devrait permettre à EA de passer en propriété privée, vise à libérer l'entreprise de la pression des marchés boursiers pour se concentrer sur une stratégie à long terme, une décision qui a déjà entraîné une hausse de 15% de son cours en bourse.

Fondée en 1982 par Trip Hawkins, EA a d'abord révolutionné l'industrie en mettant en avant les développeurs comme des « artistes » et en collaborant avec des studios indépendants, créant des séries emblématiques comme Madden NFL. À partir des années 1990, l'entreprise a adopté une stratégie plus agressive en acquérant des studios prestigieux (Bullfrog, Origin, Westwood, Maxis) et en signant des licences exclusives avec des ligues sportives, consolidant sa domination mais perdant progressivement sa réputation auprès des joueurs, culminant avec des critiques pour ses pratiques de monétisation.

Ces dernières années, EA a connu des défis majeurs, notamment la perte de la licence FIFA, le succès des jeux en service live comme Apex Legends, et des restructurations avec des licenciements. La vente actuelle représente un nouveau chapitre, offrant à l'entreprise une opportunité de se réinventer hors des contraintes boursières, avec un accent sur son portefeuille de brevets et de marques.

Le portefeuille de propriété intellectuelle d'EA comprend plus de 600 brevets protégeant des innovations techniques, comme des systèmes de résurrection contextuels dans les jeux ou des mécanismes de communication adaptative, ainsi que des centaines de marques déposées. Ces actifs, couvrant des licences et des savoir-faire, renforcent la valeur de la transaction et positionnent EA comme un acteur clé dans l'évolution des mondes virtuels, où la créativité doit coexister avec les impératifs commerciaux.