Cette première étude sur les marques employeurs IT en Biélorussie, menée en collaboration avec Habr en 2024, dévoile un marché profondément différent des écosystèmes russe et kazakhstanais. Basée sur les réponses de 1208 professionnels évaluant 120 employeurs, la recherche adopte une méthodologie identique à celle utilisée dans les autres pays, avec un ajustement par intervalle de confiance pour garantir l'équité entre entreprises ayant reçu 50 à 1000 évaluations. La spécificité biélorusse a nécessité une calibration des critères avec 17 experts locaux, intégrant des éléments comme l'indexation des salaires sur le dollar/euro tout en écartant des caractéristiques moins pertinentes.

Le marché biélorusse se distingue par son haut niveau de turbulence et des pratiques singulières comme le recrutement discret via LinkedIn plutôt que les plateformes traditionnelles, ainsi que la présence marquée d'acteurs du jeu légalisé aux budgets marketing conséquents. Contrairement au stéréotype de la priorité salariale, l'étude révèle que les professionnels locaux placent au premier plan l'humanité de l'entreprise, c'est-à-dire sa capacité à maintenir des relations humaines de qualité durant les périodes difficiles. L'intérêt du manager pour son équipe arrive ainsi en tête des critères, devançant largement le salaire et la qualité des produits.

Trois piliers motivationnels structurent le choix des employeurs : la demande d'humanité (culture d'entreprise, écoute managériale, santé mentale), l'identité professionnelle (environnement d'apprentissage, valeur ajoutée pour le CV, technologies modernes) et la rémunération (importance de l'équité interne plus que du seul montant). Les facteurs secondaires incluent le télétravail - crucial avec la diaspora professionnelle en Pologne et Lituanie - et l'équilibre vie professionnelle-personnelle, tandis que la qualité des produits arrive seulement en 11e position, reflétant la prédominance de l'outsourcing.