L'auteur observe une tendance préoccupante dans le milieu de la recherche en intelligence artificielle où des publications provenant de grandes entreprises technologiques comme Meta, DeepMind ou Apple bénéficient d'un traitement préférentiel malgré leur caractère souvent incrémental ou leurs lacunes méthodologiques. Ces travaux obtiennent systématiquement des scores élevés lors des processus de revue par les pairs et accumulent des centaines de citations, un succès qui semble davantage lié à la réputation de l'entreprise qu'à la qualité intrinsèque de la recherche.

Plusieurs exemples emblématiques illustrent ce phénomène, comme Galactica de Meta, retiré après seulement trois jours pour son inutilité manifeste mais toujours cité plus de mille fois, ou le papier de Microsoft sur les particules Majorana dans Nature, finalement rétracté après avoir été vivement critiqué par la communauté physique. L'auteur mentionne également AlphaFold 3, accepté initialement sans code source malgré les exigences de reproductibilité, forçant les auteurs à le publier ultérieurement sous la pression des critiques.

Bien que reconnaissant la valeur des recherches industrielles véritablement innovantes, l'auteur s'inquiète de cette distortion du paysage scientifique où le prestige institutionnel prime sur la rigueur méthodologique. Ce biais systémique risque à terme de décrédibiliser l'ensemble du processus de publication scientifique et de favoriser des travaux médiocres au détriment de recherches plus solides mais moins médiatisées.