Une collaboration internationale impliquant le radiotélescope russe RATAN-600 a détecté un neutrino d'une énergie record d'environ 220 pétaélectronvolts (PéV) via l'observatoire sous-marin KM3NeT en Méditerranée. Cet événement, nommé KM3-230213A, représente la particule la plus énergétique jamais enregistrée, dépassant de plus de 30 000 fois les énergies atteintes au Grand collisionneur de hadrons. Les chercheurs ont mené une analyse multi-longueurs d'onde pour identifier les sources potentielles de ce neutrino, en se concentrant particulièrement sur les blazars, noyaux actifs de galaxies dont les jets relativistes sont orientés vers la Terre.
L'étude a combiné des données radio (RATAN-600, OVRO), rayons X (Swift-XRT, Chandra), gamma (Fermi-LAT) et optiques pour établir une corrélation temporelle entre l'arrivée du neutrino et une éruption radio détectée dans le blazar PMN J0606-0724, avec une probabilité de coïncidence aléatoire de seulement 0,26%. Bien qu'aucune association définitive ne puisse être confirmée avec les données actuelles, ces corrélations suggèrent fortement que les processus astrophysiques extrêmes dans les blazars pourraient produire des neutrinos ultra-énergétiques.
Cette approche multi-longueurs d'onde représente une avancée méthodologique significative par rapport aux études précédentes qui se concentraient sur des bandes spectrales individuelles. Les résultats pourraient conduire à une révision des modèles d'accélération des rayons cosmiques et avoir des implications pour la physique fondamentale et la cosmologie. La recherche bénéficie également d'applications pratiques pour l'amélioration des observatoires de neutrinos futurs et la protection des satellites contre les rayonnements cosmiques.