Un nouveau champ scientifique affirme être capable de prédire les traits esthétiques, l'intelligence et même le caractère moral des embryons à partir d'analyses génétiques. Cette technologie, bien que prometteuse pour éviter des maladies génétiques, soulève des questions éthiques majeures et des craintes quant à une possible résurgence de l'eugénisme. Des entreprises comme Genomic Prediction et Orchid se concentrent sur la prévention des maladies, tandis que Nucleus Genomics et Herasight vont plus loin en proposant des tests pour l'intelligence et d'autres traits comportementaux et physiques. Cependant, la communauté médicale reste prudente, soulignant le manque de preuves cliniques et les limites des scores de risque polygénique, qui sont souvent basés sur des données génétiques principalement issues de populations d'ascendance européenne. Ces scores ne tiennent pas compte de l'influence de l'environnement et du mode de vie, et leur fiabilité est remise en question lorsqu'il s'agit de prédire des traits complexes à partir d'un petit échantillon d'embryons partageant une grande partie de leur ADN. La technologie ravive également des débats sur la nature contre l'éducation et soulève des inquiétudes quant à une possible résurgence de l'eugénisme, une idéologie dangereuse qui a marqué certains des chapitres les plus sombres de l'histoire moderne. Les critiques accusent ces entreprises de promouvoir une idéologie troublante et de manquer de transparence quant aux limites de leurs tests. Malgré ces controverses, la technologie continue de se développer, alimentée par des investissements importants de la part de l'élite de la Silicon Valley, ce qui soulève des questions sur les implications pour notre contrat social, les générations futures et notre compréhension même de ce que signifie être humain.